Joe Bousquet

Joë Bousquet est né dans une famille aisée. À l’âge de trois ans, il réchappe d’une fièvre typhoïde. Son adolescence est caractérisée par un comportement de mauvais garçon, agressif et coureur. Son père le destinait à une carrière dans la banque, ce que Joë redoutait. En 1916, à dix-neuf ans, pendant la Première Guerre mondiale, Bousquet est engagé sur le front des hostilités où rapidement son audace le fait remarquer. Il recevra ainsi la Croix de guerre, la Médaille militaire puis la Légion d’Honneur (en 1932, il sera nommé Commandeur de la Légion d’Honneur).
Le 27 mai 1918, âgé de 21 ans, il est grièvement blessé lors du combat de Vailly. Atteint à la colonne vertébrale par une balle allemande, il est paralysé à hauteur des pectoraux, perdant l’usage de ses membres inférieurs et devenu impuissant. Il demeure alité le reste de sa vie, le plus souvent au 53 de la rue de Verdun à Carcassonne, dans une chambre dont les volets sont fermés en permanence, selon son désir. Sa sœur aînée, Henriette Patau-Bousquet, veille sur lui et souvent le tire d’un désespoir profond. Durant les beaux jours, il réside aussi à Villalier, dans la villa familiale entourée d’un parc. Il écrit à propos de sa blessure :

« Ma blessure existait avant moi, je suis né pour l’incarner3. »

Dans sa chambre, Bousquet passe pratiquement tout son temps à lire et à écrire.Il reçoit beaucoup, des amis, mais aussi de nombreuses admiratrices. Avec ses plus proches amis, François-Paul Alibert, Ferdinand Alquié, Claude-Louis Estève et René Nelli, il fonde en 1928 la revue Chantiers. Dans les années 1940, la revue Les Cahiers du Sud le charge d’un Cabinet de lectures, dont il s’occupe avec Francine Bloch, premier chroniqueur principal de la revue. Il fait de sa chambre une boîte à lettres de la résistance locale. Il est en relation épistolaire avec de nombreux écrivains et artistes dont Paul Éluard, Max Ernst et Jean Paulhan, ainsi qu’avec la philosophe Simone Weil. : il partage avec elle le souci d’authenticité et l’amour de la vérité, qui exigent de consentir à demeurer au plus près de sa souffrance, et de refuser de se réfugier dans une parole simplement divertissante. Joë Bousquet laisse une œuvre poétique considérable. Il repose dans le cimetière de Villalier

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