Le Languedoc et le Roussillon sont de vieilles terres de vigne et de vin. À la fin du Moyen Âge la vigne est partout présente, en complément des céréales nourricières. Trois siècles plus tard, les bords du golfe du Lion sont devenus le premier vignoble du monde. Cette mutation, profondément originale, est fille des échanges. Elle s’amorce dès la fin du XV11e siècle grâce à l’accès par nier au marché de l’Europe du nord. À la fin du siècle suivant, tous les caractères de la viticulture méridionale sont en place : l’adaptabilité des structures foncières traditionnelles à une production croissante, la dynamique du marché international, le développement d’activités annexes, l’attention à la qualité, les recherches savantes et pratiques sur le vin. Au X1Xe siècle, le vin devient le pivot de [‘économie régionale. Des crises d’ampleur proportionnelle à [‘importance prise par la vigne et le vin rythment les relations entre production et marchés jusqu’aux années 1970. Priorité est alors donnée à la qualité pour assurer [‘avenir. Les transformations de la consommation et de la commercialisation, l’essor de la production hors d’Europe, lancent actuellement de nouveaux défis ; ils sont dans la lignée de ceux connus par la viticulture méridionale depuis son accession au marché international.
GENEVIÈVE GAVIGNAUD-FONTAINE est professeur à l’Université de Montpellier. Agrégée d’histoire en 1970, docteur ès lettres et sciences humaines de [‘Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1980) ; sa thèse parue aux Publications de la Sorbonne en 1983, concernait Les propriétaires-viticulteurs du Roussillon du XVII le au XXe siècle. Elle a successivement publié les Caractères historiques du vignoble en Languedoc-Roussillon (1997), Le Languedoc viticole, la Méditerranée et l’Europe au XXe siècle (2000), et Vignerons (2005). Tout au long de sa carrière universitaire, l’historienne a patiemment fait œuvre d’ampleur tant sur le vignoble d’entre Rhône et Pyrénées, que sur les sociétés rurales française, européenne et américaine. Elle nous restitue aujourd’hui tout ce travail sous la forme d’ une vigoureuse synthèse sur la période contemporaine (1789-2007).
GILBERT LARGUIER, agrégé d’histoire, est professeur d’histoire moderne à l’Université de Perpignan depuis 1993. Auteur d’une dizaine d’ouvrages écrits seul ou en collaboration, d’une centaine de contributions à des colloques ou d’articles dans diverses revues, il s’est appliqué dans le prolongement de sa thèse Le drap et k grain en Languedoc. Narbonne et Narbonnais (1300-1789) à étudier dans la longue durée des sociétés, l’économie, les structures et les relations de pouvoir autour de la Méditerranée occidentale en étant attentif à leurs multiples interactions dont la vigne et le vin donnent un exemple pertinent.